Conseil de quartier : quand la mairie parle à la place des habitant-es et oublie de s’intéresser à leurs problèmes

La mairie se vante de mettre en place une "démocratie permanente" mais il suffit d’assister aux conseils de quartier pour mesurer à quel point c’est une imposture.
Il faut reconnaître une chose quand même, ces conseils de quartiers sont très bien organisés. Mais cette organisation est surtout bien étudiée pour assurer à la mairie le quasi-monopole de la parole, la quasi-maîtrise des sujets abordés, la quasi-absence de surprise sur le déroulé du conseil. Deux personnes animent les séquences du conseil, une première partie (thème choisi par la mairie), une deuxième partie (thème choisi par les habitant•es parmi une liste proposée), un temps de questions-réponse, et des points d’actualité.
Voici le décompte des temps de parole effectués lors du conseil de quartier à la salle du Grand-Parc le 18 décembre dernier : au total, 1h45 de temps de parole pour la mairie et ses services, 20 minutes de parole pour la petite centaine d’habitant•es présent•es, essentiellement sous forme de questions et 5 minutes d’échanges entre habitant•es. Au bout de ces un peu plus de 2 heures de conseil, on peut dire qu’on en sort frustré•es tant la mairie se montre si peu disposée à écouter les doléances des habitant•es.
En fait, il s’agit d’une formalité, d’un passage obligé pour montrer que formellement, il y a bien un espace démocratique. Même si la parole était moins déséquilibrée, elle serait de toute façon sous contrôle de la mairie. Et puis, autre chose insatisfaisante, c’est ce rapport entre une autorité qui décide de l’organisation du conseil, qui donne l’info et en face des habitant•es qui ont le droit de poser des questions ou de s’exprimer dans un temps réduit.
En fait, ce qui manque surtout, c’est un lieu, des moments où les gens pourraient se retrouver et discuter de leurs besoins, de leurs difficultés, de réfléchir ensemble à des solutions, des réponses, comme un début d’autogestion. Et dans un second temps aller dire à la mairie ce qui a été décidé entre habitant•es.  Cela ressemblerait plus à de la démocratie permanente. Ça commencerait par laisser au quartier des salles, des outils pour s’organiser, pour construire et renforcer des liens et de la solidarité. Mais cela ne viendra pas tout seul, cela viendra forcément d’une sorte de mobilisation. A suivre...