Compte-rendu
Environ 6h30 de réunion pour 79 délibérations à l'ordre du jour. Seulement 68 étaient mises au vote et encore moins mise au débat, seulement 14. C'est comme ça dans ces institutions, plus on vote sans discuter, plus c'est expéditif, mieux c'est. Et là, en plus, il y avait l'hommage à Nicolas Florian, décédé récemment, alors bien sûr, il y avait moins l'ambiance à discuter. Ceci dit, deux délibérations ont concentré l'essentiel de temps de discussion, d'abord la rapport de transition écologique et social et puis les orientations budgétaires, en langage technocratique les OB.
Nous le groupe d'élu-es anticapitaliste bordelais, sommes intervenus une douzaine de fois. Pour expliquer nos votes sur l'essentiel des délibérations, nous avons transmis 56 notes pour le PV de séance. Bilan de nos votes : 12 pour (soit 17,6%), 39 abstentions (57,4%) et 17 contre (25% tout pile). A préciser que contrairement à la légende urbaine et métropolitaine, ce ne sont pas les 2 groupes de droite qui sont la première opposition mais bien nous les anticapitalistes, et de loin.
C'est logique, la droite se trouve dans le bureau de la métropole, donc dans sa direction, son pouvoir, dans une cogestion qui ne veut pas dire son nom. Alors oui la droite s'enflamme un peu quand il s'agit du budget et de une ou deux autres délibérations qui leur permet de jouer à l'opposition, mais après quelques minutes de disputes, ils et elles votent toutes et tous la même chose, c'est à dire pour (voir photo d'un vote, illustration).
Alors parfois c'est marrant car, étant donnée la proximité idéologique, tous respectent le système politique institutionnel et économique, tous s'inscrivent dans les mêmes logiques libérales, alors forcément, quand il s'agit de discuter transition écologique (tout le monde est bizarrement écologiste) ou du budget, cette gestion des affaires de la collectivité, il devient compliqué de se confronter. Cela donne des débats... entre gestionnaires, trop de dépenses, une dette mal maitrisée, une épargne qui diminue, une masse salariale pas assez réduite... voilà des discussions techniques, entre bons gestionnaires qui vont se reprocher réciproquement de ne pas être assez bons. Et oui les élections approchent, faut bien rendre visible quelques désaccords.
Et nous là dedans ? On le sait, on se trouve sur un terrain très différent, on essaie de faire une critique politique du budget, à la fois sur le fond (ça ne part et ça ne parle jamais des difficultés des gens, des souffrances sociales, des besoins, des besoins urgents, ça ne réfléchit pas sur quels choix, quelles réponses, quelles priorités, ça dit juste voilà ce qu'on fait, avec des chiffres, des listes, des tableaux, sans jamais mettre concrètement ce à quoi c'est censé répondre, le budget c'est un document illisible dans le sens où ça ne permet pas de comprendre la situation, de comprendre les choix politique de la collectivité, de toute façon, ça ne met pas en évidence les problèmes des habitant-es et des usager-es, un vrai truc de gestionnaire.
C'est ce que nous essayons de démontrer, de placer la discussion sur ce terrain des choix politiques face à une société injuste, qui renforce les inégalités sociales, la pauvreté d'un côté, la richesse indécente de l'autre, donc de discuter comment localement une collectivité peut contrer les politiques nationales antisociales, pour redistribuer les richesses, en élaborant un plan d'urgence sur le logement, l'emploi, la santé... bon, on exprime au moins une orientation politique sociale, de gauche vraiment mais il faut le reconnaître, la droite bien sûr mais ceux qui se disent de gauche aussi, sont si imprégnés des conceptions libérales, marchandes qu'ils ne comprennent pas qu'on puisse parler renforcer les services publics, de gratuité des services publics (ça les rend moqueurs), de réquisitions de logements vides, de rupture avec le système productiviste qui ne peut qu'aggraver les choses.
Évidemment, nous n'avons pas les moyens de forcer le débat politique, encore moins de faire changer les choix politiques mais au moins nous faisons entendre une autre voix, d'autres idées politiques, nous exprimons une colère contre le système, nous rappelons dans cette enceinte qu'il y a des gens qui souffrent, de la crise économique sociale environnementale démocratique mais aussi de leur politique qui n'apporte aucune réponse aux classes populaires.
Bon voilà. Pour compléter, il y a toujours les extraits vidéo de nos interventions que nous mettons sur les réseaux sociaux (du Npa et de RBA), il y a de toute façon l'intégral du conseil sur le site de la métropole. Pour les moins passionné-es, il y a les articles du journal Sud-Ouest qui ne disent rien ou plutôt si, en invisibilisant totalement nos prises de paroles, ce que nous représentons, ça permet de voir comment un média local est piégé dans les institutions, incapable de rendre compte de la diversité des opinions, ne voyant que les disputes politiciennes, la concurrence entre la droite et la gauche. Intéressant tout de même.
A suivre...