Fallait y penser ou oser le faire. C’est fait. Le riche propriétaire du bâtiment ex-Virgin inoccupé depuis des années, place Gambetta et la mairie (de gauche ?) se sont entendus pour valider le permis de construire qui va déboucher sur un hôtel dit de « haut standing » avec au rez-de-chaussée la place pour deux commerces supplémentaires.
Cette attention aux gens aisés est touchante. Les hôtels et chambres 4 étoiles ou plus poussent pas mal ces derniers temps sur Bordeaux et la métropole. Pile en même temps que les difficultés de se loger pour les familles et les personnes plus modestes sont grandissantes.
Car la réalité, ce sont des personnes sans-abris qui subissent les vagues de froid et parfois en meurent, ce sont ces familles logées certes mais qui connaissent des gros problèmes de chauffage (Aubiers et Grand-Parc) et souvent aussi de mal logement, de loyers trop chers, avec des menaces d’expulsions... ce sont aussi ces centaines de familles qui cherchent et attendent un logement social que la société n’est pas capable de fournir.
Mais voilà, les riches ont leur airb&b de luxe, avec un futur nouvel lieu d’accueil, ouf. C’est bien à l’image de ce système incroyablement injuste, d’un côté une classe de riches qui prend tout ce qu’elle peut et de l’autre les classes populaires qui s’enfoncent dans la pauvreté.
Ces injustices sont révoltantes. Mais comment changer les choses ? Certes face aux problèmes de chauffages, face à la cherté des loyers, face au mépris de bailleurs sociaux comme Aquitanis, des habitant•es organisé•es ou pas dans des collectifs protestent et tente de défendre leurs conditions de vie. Mais souvent on se heurte à une absence de réponse ou bien on nous explique qu’il n’y a pas grand-chose à faire. Il y a du coup un fort sentiment d’impuissance, une résignation s’installe.
Ce n’est pas simple, pourtant la seule solution est de nous organiser, nous rencontrer, apprendre à se défendre ensemble, pour retrouver la confiance en nos capacités à se faire respecter.
C’est un combat que nous avons besoin de réactiver, celui de faire appliquer nos droits, ceux du droit au logement décent pour toutes et tous, pour imposer la réquisition des logements et des espaces vacants, la réhabilitation et rénovation des logements insalubres, pour loger les familles et aussi pour loger les associations, pour créer des lieux collectifs dans les quartiers, pour se retrouver, pour échanger, pour vivre ensemble.