Conseils Municipaux Bordeaux

Compte-rendu
Ce fut un conseil court. D''abord repoussé logiquement d'une semaine, suite à la disparition subite de l'ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian, élu conseiller LR, qui venait de se lancer dans la campagne des municipales de l'année prochaine, donc ce conseil fut marqué par son hommage, entre prises de paroles, minute de silence.
L'ambiance n'était pas à un déroulé normal. Finalement, une seule délibération a été mise au débat (le budget) sur les 38 à l'ordre du jour. 32 ont été mises au vote, les 6 autres étant des informations ou des rapports.
Nos votes : 7 pour (21,9%) ; 17 abstentions (53,1%) ; 8 contre (25% tout pile). Nous avons aussi transmis 37 notes écrites pour le PV de séance, il s'agit de nos explications de vote, nous sommes les seul-es à pratiquer ainsi, c'est une manière de rendre compte de notre activité, de nos idées. Surtout que nous faisons souvent abstention, alors pour montrer qu'il ne s'agit pas d'un manque d'intérêt, nous en expliquons les raisons. Des notes que nous mettrons rapidement en ligne aussi.
Il n'y a donc eu qu'une seule discussion, celle sur le budget qui a été voté au bout par la majorité, avec toutes les oppositions, de droite comme de gauche, qui ont voté contre. Comme chaque année, sur le budget, nous assistons en fait à un pseudo débat. Certes, macroniens et LR sont intervenus pour critiquer, dénonçant notamment la taxation des SUV, l'extinction des lampadaires la nuit entre 1 et 5 heures ou encore les taxes foncières qui semblent être trop élevées d'après eux.Bon tous les sujets méritent être discutés. Mais les sujets mis en avant illustrent bien les préoccupations des uns et des autres. Chacun ses priorités.
Ceci dit, le fait que cela apparaissent dérisoire, que les sujets de disputes entre majorité et groupes de droite portaient sur des approches très technocratiques, de bons gestionnaires du système, polémiquant sur des chiffres, jamais sur le fond politique des orientations et des choix. Au final, cela est assez logique, car quand on se situe sur le même terrain idéologique, quand on reste dans le cadre des institutions et du système économique, sur les mêmes philosophies libérales et marchandes, cette sorte de 50 nuances de capitalisme, alors il devient difficile de se confronter sur des questions fondamentales. Il faut bien trouver des moyens détournés pour entretenir l'illusion qu'il y a bien deux orientations opposées entre la majorité et la droite.
Ce que reprend la presse locale, qui ne semble pas plus compétente que ça en matière d'analyse politique et économique.Nous sommes intervenus à deux reprises pour tenter d'exprimer à quel point nous étions en désaccord. Il est impossible d'aborder l'ensemble de la délibération de 70 pages, la majorité peut prendre 30 minutes pour le présenter, nous en 5 minutes ou en 2 fois 5 minutes, on n'a pas les moyens de tout prendre et de tout critiquer page par page.
Alors on essaie de faire une critique globale. A chaque fois, on critique un budget qui ne part pas de la réalité, des problèmes ou difficultés recensés, des besoins auxquels il faudrait répondre, un budget ne liste pas les priorités, qui dit seulement où et combien il prévoit de dépenser (investissement, fonctionnement), alors oui on a des chiffres, des tableaux mais sur un fond très technocratique, avec une présentation de bon gestionnaire.
En vrai on ne s(y retrouve pas, nous essayons de pointer des souffrances sociales, le mal logement, les personnes sans logement, les loyers très chers, le manque de services publics, le difficile accès aux services pour les plus précaires, le manque d'emplois, l'artificialisation, la pollution (pesticides, paquebots, auto...), on essaie d'expliquer qu'un budget c'est politique, ce sont des réponses politiques aux problèmes constatés, que la société produit des inégalités sociales qui explosent et donc qu'il faudrait des réponses pour réduire ces inégalités, ces souffrances sociales.
On tente de mettre en avant la nécessité d'un bubget qui dit ouvertement qu'il faut répartir les richesses de la ville, les redistribuer différemment, mettre plus d'argent dans les services publics, qu'il faut mettre plus de moyens dans les centres sociaux, les centres d'animation, qu'il faut recruter du personnel dans les services, dans les écoles, réquisitionner les logements vides au lieu de laisser les hôtels de luxe pousser dans le centre-ville... enfin la liste serait longue.
Le truc marrant, ou peut-être pas si marrant, plutôt insolite, c'est de voir une dispute entre majorité et droites qui dure 2 heures (on vous le rappelle sur les SUV, les lampadaires la nuit...) pour qu'au bilan des votes, ça fait tout pareil sauf sur le budget justement, les droites font 31 votes pour sur les 32 délibérations. Ce qui illustrent plutôt bien leur unité idéologique.
A suivre...